Doper sa mémoire après un traitement
Il arrive qu’après un traitement ou une anesthésie lourde, la mémoire soit perturbée, plus tout à fait la même qu’avant. Comment lui redonner un coup de boost ?
Il arrive qu’après un traitement ou une anesthésie lourde, la mémoire soit perturbée, plus tout à fait la même qu’avant. Comment lui redonner un coup de boost ?
Chacun le sait : avec l’âge, les capacités cognitives, l’agilité du cerveau pour emprunter de nouveaux chemins et mémoriser de nouvelles choses déclinent lentement mais sûrement. Et certaines situations, telles qu’une maladie neuro-dégénérative, une anesthésie lourde ou encore certains traitements (tels que la chimiothérapie) n’améliorent pas les choses. Il existe cependant des choses à faire qui ont prouvé leur efficacité pour donner à la mémoire un coup de boost.
La mémoire comporte plusieurs dimensions : mémoire de travail (dite à court terme), la mémoire sémantique ou épisodique, la mémoire procédurale ou encore la mémoire perceptive (liée aux sens). Toutes ces mémoires sont reliées entre elles par des interactions neuronales complexes. Des études scientifiques ont montré que plusieurs facteurs influent sur nos capacités de mémorisation ou de restitution des souvenirs.
Le chemofog (1) décrit une sorte d’état de brouillard (fog) cognitif, aussi appelé « chemobrain » (pour cerveau), qui touche la mémoire, l’attention ou la concentration, après avoir subi certains traitements chimiques. Longtemps sous-estimée et sous-traitée, cette affection fait l’objet de nombreuses recherches aujourd’hui. L’origine du chemofog serait multifactorielle. Elle tiendrait au cancer lui-même, à l’impact de l’annonce de la maladie, à l’anxiété et à la fatigue, mais aussi à l’action neurotoxique de la chimiothérapie (qui détruit aussi les cellules saines), au stress oxydatif (qui agresse les cellules) et à des troubles hormonaux ou de l’immunité. À l’imagerie, en effet, on note une diminution de certaines régions du cerveau, comme l’hypothalamus ou le cortex frontal, qui affectent la mémoire immédiate, la concentration et la capacité de faire plusieurs tâches en même temps.
Le plus souvent, ces troubles sont transitoires, mais chez certains patients, ils peuvent persister jusqu’à dix ans après le traitement. Quant à savoir si le développement des neurones est seulement stoppé par la chimio ou s’ils sont détruits, rien n’est établi pour l’instant. Seule certitude, les patients âgés seraient plus touchés.
(1) Argyriou AA et al., Either called "chemobrain" or "chemofog," the long-term chemotherapy-induced cognitive decline in cancer survivors is real., J Pain Symptom Manage. 2011 Jan; 41(1):126-39.
Les méthodes les plus efficaces reposent sur trois principes :
Il convient aussi d’apprendre à gérer ses symptômes : vos difficultés de concentration peuvent contribuer à un épuisement émotionnel. Reconnaître ces difficultés est le premier pas pour y faire face et mettre en place des stratégies adaptées. N’hésitez donc jamais à en parler à vos soignants, à vous faire accompagner dans la reconquête de votre capacité de mémorisation. Demandez un entretien avec un psychologue ou un psychiatre si vous avez le sentiment de ne pas pouvoir faire face au quotidien.
Certains facteurs peuvent aggraver les troubles de la mémoire. Mieux vaut en tenir compte pour ne pas accentuer les effets du chemofog. Ces facteurs sont :
Pour stimuler son attention, on choisit un mot plutôt général (p.ex. fleur, mer, cuisine, sport, …) et on cherche en moins de 30 secondes 7 autres mots faisant partie du même univers. Si c’est facile, on réduit la période à 20 secondes.
Inventer une petite histoire, créer des liens (parfois logiques, parfois loufoques) entre les mots et les chiffres que l’on veut retenir, cela aide non seulement à les retenir mais aussi cela favorise l’appel à des connaissances que l’on a déjà.
Quelle est votre histoire pour retenir le numéro suivant 512369 ?
Pour s’habituer et retenir des mots nouveaux ou compliqués, on imagine une image qui associe leur signification et leur prononciation
Exemple : pour retenir le mot « escarpolette » (siège de balançoire suspendu par des cordes), on imagine l’image d’un escarpin poussée par un piment d’Espelette.
Sources :