Septembre 2023, par Doumé
Luc Verelst, issu d’une famille modeste, s’est construit une carrière dans la construction jusqu’à devenir un des Belges les plus riches. A 45 ans, il revend son entreprise et part profiter de la vie en Suisse. Dans le même temps, alors qu’il est confronté au cancer de sa sœur, il décide de faire profiter de sa fortune différentes équipes de chercheurs et scientifiques impliqués dans la lutte contre le cancer, crée différents fonds, et soutient diverses initiatives au service des patients. Découvrons la formidable histoire d’un homme qui sort de l’ordinaire, à tous points de vue.
Luc Verelst a fait des études d'ingénieur agronome. Enfant, il voulait devenir champion de judo mais rien ne laissait présager qu'il deviendrait entrepreneur. Après ses études à Leuven en 1976, il se retrouve dans le secteur de l'alimentation animale. Dix mois plus tard, Verelst connaît le secteur et construit sa propre ferme de production porcine. Par coïncidence, un de ses voisins voulait aussi construire une nouvelle écurie. Il est venu voir Verelst et a demandé son aide. C'est ainsi que l'éleveur de porcs est devenu bâtisseur d'écuries. Il raconte : « Et donc mon premier contrat était un fait. Je me suis levé à quatre heures, j'ai d'abord nourri mes propres porcs, puis je suis allé sur le chantier. Maçonnerie, bétonnage, j'ai tout fait. J'ai embauché des gens, et un peu plus tard j'ai acheté une grue. Et j'ai eu plus de projets. J'ai créé une société- pour cela, j'ai encore dû emprunter de l'argent à mes beaux-parents. Mais ça a marché, mon chiffre d'affaires a doublé chaque année, et chaque année j'ai embauché plus de gens. En 1984, j'ai acheté des machines d'occasion pour construire des constructions en acier et j'ai créé mon propre atelier. Après les écuries sont venus des hangars, des garages, une salle de sport. J'ai saisi toutes les opportunités. Si on me proposait un projet, et que je n'en pouvais vraiment plus, je le faisais quand même : je travaillais un peu plus dur et embauchais plus de monde. En 89, j'avais un chiffre d'affaires de 2 milliards et 150 personnes travaillaient pour moi. » S’ensuivent 10 années de succès, de reventes et achats de sociétés, de travail à concilier avec vie privée et passions sportives. L’entreprise Verelst, dirigée par Luc, est très connue, c’est une véritable succes story qui le mène sur le podium des 100 Belges les plus riches de l’époque.
Le 8 juin 1998, jour de ses 45 ans, il vend toutes ses entreprises de construction, en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne, par le biais d'un MBO (Management Buy Out). « Je m'en souviens bien, dit-il. C'était le printemps, et mon passe-temps était la voile. J'avais même des ambitions olympiques pour Sydney en 2000 ! J'étais assis dans la salle de conférence de mon bureau à Malines, où nous discutions de la construction du centre de distribution de Sony. Avec quelques Japonais, membres du bureau d'études, des heures ont été passées à discuter de détails sans importance et soudain je me suis demandé ce que je faisais ici. J'ai vu le soleil briller et le vent soufflait. Donc un vrai temps de navigation… Je me suis levé, je suis sorti et j'ai dit à Bart Verhaeghe où je voulais en venir dans les négociations. Il leur a dit que j'ai dû partir pour des raisons personnelles et a conclu l'affaire. En fait, je suis rentré chez moi en voiture et annoncé que je voulais vendre l'entreprise. J'ai annulé tous mes mandats et nous avons déménagé en Suisse. La santé, le bonheur en famille et pouvoir vivre comme on est, ce sont les plus grands trésors." Il continue : « Nous aimons aussi voyager aux quatre coins du monde et vous vous rendez compte à chaque fois à quel point les choses de tous les jours sont relatives. Le succès et le statut sont très transitoires et je les relativise de plus en plus. Lorsque ma mère est décédée des suites d'une maladie incurable, j’ai réalisé à nouveau à quel point on est petit. »